Pourquoi j’ai créé Madame la Cheffe ?
- Sébastien Meyer
- il y a 12 minutes
- 3 min de lecture
Table des matières
Un constat douloureux mais réel
Je ne sais pas vous, mais moi, j’en avais marre.
Marre d’ouvrir les pages d’un guide gastronomique et de ne lire que des noms d’hommes. Marre de zapper sur des émissions culinaires sans jamais voir de cheffes en lumière. Marre d’entendre encore et encore : « La cuisine, c’est un truc de femmes... mais les grands chefs, ce sont des hommes. »
Cette phrase, on me l’a dite cent fois. Elle pique, elle fatigue. Et surtout, elle ment.
Alors j’ai voulu comprendre. Et puis… j’ai voulu agir.
Des cuisines où les femmes n’avaient pas voix au chapitre
Dans les cuisines familiales, les femmes règnent. Elles mijotent, elles nourrissent, elles transmettent.Mais dans les cuisines professionnelles, la donne change.
Là, le ton devient plus dur, plus hiérarchique, plus fermé. Et surtout… beaucoup plus masculin.
Pourquoi si peu de femmes sont-elles à la tête de restaurants étoilés ? Pourquoi, hormis quelques exceptions, sont-elles invisibles dans les récits gastronomiques, dans les classements, dans les documentaires ?
À force de chercher, j’ai compris : ce n’est pas un hasard. C’est le fruit d’un système.
Naissance de Madame la Cheffe
Un jour, je me suis dit : "Et si on racontait leurs histoires ?"
Pas celles des stars déjà connues. Mais celles des cheffes d’ombre, des combattantes, des passionnées.
C’est là qu’est née l’idée du podcast Madame la Cheffe.
Un espace de parole. Une cuisine sonore. Un endroit intime pour faire entendre ces femmes.
Pas pour les mettre sur un piédestal – mais pour les rendre visibles, pour leur donner ce qu’on leur a si longtemps refusé : le micro, le respect, la reconnaissance.
Des voix, des parcours, des vies
Chaque épisode, c’est une rencontre.
Une confidence.
Je tends le micro, et je laisse parler : leurs doutes, leurs galères, leurs victoires, leurs casseroles (au sens propre comme au figuré).
Certaines ont des étoiles. D’autres font briller un bistrot de quartier. Certaines cuisinent pour vivre. D’autres pour survivre.Mais toutes ont cette flamme, cette force.
Et surtout, cette histoire à raconter.
Leurs voix tremblent parfois. Mais elles sont vraies.
Ce que ce podcast a déjà changé
Je ne m’attendais pas à ça.
À tous ces messages.
À ces jeunes femmes qui m’écrivent : « Merci, de nous donner de la visibilité. »
Ce podcast, il ouvre des portes. Il fait tomber les clichés. Il dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas :
Les femmes ont toujours été là. Il est temps qu’on les voie.
Et moi ? J’ai appris à écouter, à m’indigner, à m’émerveiller.
Et maintenant ?
Madame la Cheffe, ce n’est pas qu’un podcast. C’est devenu un engagement.
Un cri du cœur. Une déclaration d’amour aux femmes qui nourrissent, qui innovent, qui tiennent bon.
Celles qui coupent, qui dressent, qui goûtent, qui recommencent.
Celles qui n’attendent plus qu’on leur laisse une place, mais qui prennent la leur.
Et si vous lisez ceci, c’est que vous en faites peut-être partie.
Ou que vous êtes prêt·e à les écouter. Et c’est déjà énorme.
Alors merci.
Merci d’être là.
Merci de soutenir Madame la Cheffe.
Et surtout, merci à toutes celles qui m’ont inspirée à créer ce site.
Celles dont les mains nourrissent, réinventent, résistent.
Celles qui m’ont donné l’envie – et le courage – de faire de ma passion un métier.
Parce que derrière chaque grand plat, il y a une femme qui se bat.
Et elle mérite non seulement qu’on se mette à table pour l’écouter…mais aussi qu’on mette sa cuisine en lumière.
C’est pour cela que je suis devenue graphiste culinaire.
Pour accompagner les cheffes, les restauratrices, les pâtissières à révéler leur univers visuellement, avec sincérité et éclat.
À travers graphisteculinaire.com, je mets en images ce qu’elles mettent dans l’assiette :leur force, leur créativité, leur identité.
Car raconter, c’est déjà résister. Et créer, ensemble, c’est faire exister.
